Selon le site internet de l'association, celle-ci est fondée en septembre 1978 «quelques mois avant le triomphe de la Révolution Populaire Sandiniste, le 19 juillet 1979, pour dénoncer la répression de la dictature de Somoza lors des insurrections populaires sandinistes à Esteli et Matagalpa. Elle est fondée par des militant-e-s suisses et latino-américains, notamment par des exilés du cône sud suite à la répression des années 70 en Amérique latine.»
L'association s’inscrit «d’abord entièrement dans le mouvement de solidarité avec la Révolution Populaire Sandiniste au Nicaragua et les luttes de libération, notamment au Salvador.»
Entre 1981 et 1990, l'association organise:
- La formation de nombreuses brigades d’internationalistes résidant en Suisse à destination du Nicaragua en collaboration avec le réseau des comités Amérique centrale suisses et le ZAS (Secrétariat Amérique Centrale de Zurich) ;
- Les mobilisations à Genève et en Suisse entre 1981 et 1990 pour la contre-information et la solidarité avec la Révolution Populaire Sandiniste et les luttes au Salvador et au Guatemala ;
- La participation à la création et au développement de brigades ouvrières, soutenues aussi par l’OSEO (Œuvre Suisse d’Entreaide Ouvrière) et par la FGC (Fédération genevoise de coopération), qui ont œuvré pendant 6 ans, entre 1984 et 1990, avec des « brigades ouvrières » permanentes (minimum 6 mois d’engagement) dans la construction de logement, écoles, réseaux d’eau potable et ateliers) pour plusieurs coopératives agricoles dans la zone de La Dalia/Rancho Grande dans le département de Matagalpa ;
- Le soutien à un projet de développement agricole (cacao, bétail) à la coopérative El Galope/Rancho Grande en 1989.
Elle poursuit ses activités de solidarité depuis les années 1990:
- Campagne massive de solidarité avec le Nicaragua après l’ouragan Mitch fin octobre 1998 avec prise en charge par des membres de l’ANS d’un projet de reconstruction de deux ans (1999-2000) cofinancé par la Chaîne du Bonheur, dans les départements de Matagalpa et d’Esteli avec l’ONG locale ODESAR. Deux membres de notre association seront volontaires pendant deux ans dans le cadre de ce projet ;
- Soutien à la lutte de « plantones » (paysans sans terre) au Nicaragua au début des années 2000. Les accords de « Las Tunas », signés entre le gouvernement Aleman et les associations syndicales des paysans solidaires des « plantones », ont entre autre permis la distribution de terres à plus d’un millier de familles, notamment dans la Zone de La Dalia. Nous avons également soutenu à la légalisation de terres agricoles dans la région d’El Tuma en faveur des familles paysannes y habitant ;
- Soutien aux sinistrés du tremblement de terre au Salvador en avril 2001 et envoi de militants de notre association pour les tâches de reconstruction ;
- Participation à des délégations syndicales de solidarité et de soutien au Salvador et au Nicaragua, à des délégations d’observation électorale organisées par le réseau de solidarité suisse avec l’Amérique centrale à chaque élection présidentielle, nationale ou municipale dès 1994 jusqu’à aujourd’hui, au Salvador et au Nicaragua et à plusieurs reprises au Guatemala.
Lucile Hanouz adhère à la CFDT en 1972 et devient secrétaire syndicale de l’Union locale CFDT du Pays de Gex à sa création en 1973, en parallèle de ses activités militantes au sein du Part socialiste unifié (PSU, qui débutent autours de 1967).
En 1974, en parallèle de son emploi à la CFDT, elle est engagée comme secrétaire chargée de la rédaction du bulletin au syndicat international UITA (Union internationale des travailleurs de l'alimentation, de l'agriculture, de l'hôtellerie-restauration, du tabac et des branches connexes) jusqu'en juin 1977, date à laquelle elle est licenciée.
En 1979 elle est élue au comité 1979-80 du Syndicat des employés de bureau Fédération chrétienne des employés de la Suisse (FCES), affiliée à la FSCG et à la CRT (pool tertiaire).
Elle quitte son poste à l’UL du Pays de Gex en 1984 et est engagée comme secrétaire syndicale à la FSCG (aujourd’hui SIT) le 1er avril de cette même année. Elle travaille à mi-temps dans l'équipe du tertiaire. L'activité de Lucile Hanouz concerne surtout des sous-secteurs où la dynamique syndicale est faible et le travail individualisé (employé·es de bureau, employé·es administratif de syndicat, ONG, enseignement privé, ambulances, vente non-conventionnées (alimentaire)...) ; ou des sous-secteurs plus dynamiques où son travail consiste à gérer des conventions collectives et à suivre des cas individuels (nettoyage – notamment conflits au CERN –, fleuristes, pharmacies, Syndicat romand des employé·es de la librairie SREL).
En 1989, Lucile Hanouz n’est pas réélue au congrès du SIT. Selon la documentation présente dans le fonds, il semble que le conflit entre elle et son employeur débute autour d'un changement de priorité dans les secteurs à sa charge, dû à la dissolution du syndicat de l'hôtellerie-restauration, charge qui lui revient et qu'elle refuse. S'en suit une longue période de tension entre la direction et certains secteurs qui débouche sur une crise au sein du syndicat, et sur sa non-réélection.
Suite à son départ du SIT, elle crée en 1990 l'association EspaceS avec Pierre Thuillard et Graziella Bezzola. Elle continue à suivre certains dossiers individuels du Syndicat romand des employés du livre (SREL) à travers la CRT romande.
À la fin des années 1990, selon une fiche de l’Office cantonal de la population, elle cumule différents emplois de secrétariat :
- Adecco, secrétaire
- Association Elyma, secrétaire
- La voie lactée, secrétaire-comptable
- Atelier pédagogique & culturel, gestionnaire
Tout au long de sa carrière syndicale, Lucile Hanouz s'engage aux côtés des employé·es du CERN, qu'il s'agisse de défendre les conditions de travail des ouvriers construisant les anneaux ou du personnel en charge de la manutention ou du nettoyage et exposé à la radioactivité.
En parallèle de ses activités syndicales, dès le début des années 1980, elle s’oppose au chantier de l’accélérateur de particule LEP au CERN, de par son action au sein d’associations environnementales (association Echen'vert) ou de groupements de riverains opposés au chantier (LEP Garanties). Elle joue un rôle important dans la convergence des luttes écologistes et des luttes syndicales autour du CERN.
Elle est co-autrice du livre La Quadrature du CERN: essai indisciplinaire paru en 1984 aux éditions d'en bas (aux côtés de Jacques Grinevald, André Gsponer et Pierre Lehmann) ainsi que de la brochure Les ouvriers intérimaires luttent pour la défense de leur emploi, Genève : Comité de soutien aux 10 mécaniciens intérimaires, 1978.